Le Sud Lipez
1er mai 2014, nous sortons sans encombre de ce Salar,
bien conscients d'avoir vécu quelque chose
d'extraordinaire !
Nous poursuivons notre route avec pour destination :
le Sud Lipez. Hauts plateaux et températures
encore plus négatives nous attendent.
L'accès à cette zone n'a pas été une mince affaire.
Certes ce panneau semblait de prime abord des
plus explicite...
L'unique problème est qu'il existe de nombreuses pistes qui se croisent, se
recroisent,
bifurquent vers la droite ou vers la gauche. Bref, un véritable casse tête chinois.
Le soleil ne va pas tarder à se coucher.
On se dit que l'on devrait être dans la bonne direction,
alors
on se dégote une place pour la nuit.
Le soleil disparait et fait place à une soirée glaciale.
On dépassera les -15 degrés dans la nuit !
On ne se laisse pas abattre.
Chouchou se met au fourneau et nous prépare un succulent diner.
Ici, au
milieu de nulle part, nous sommes seuls au monde.
Chichi et Chouchou s'endorment la tête dans les
étoiles.
Au petit matin, le soleil réchauffe l'atmosphère.
le thermomètre affiche - 2°. C'est cool !!!
On a quitté notre très convoité Salar tout plat et
débutons notre ascension vers ces hauts plateaux.
La piste est super accidentée, une véritable tôle ondulée.
Le volcan Oliague nous fascine. Perché à 5 865 mètres,
il crache inlassablement quelques fumerolles.
Ce circuit est suivit par de nombreux 4x4 chargés de touristes avides de sensations fortes,
comme
nous. On profite de l'aubaine afin de récolter de précieux indices sur l'itinéraire à suivre, ainsi
que pour troquer quelques litres d'essence.
Stop à la lagune Canapa. Ce début d'itinéraire promet d'être grandiose !
La lagune suivante ne démérite pas.
On tombe sous le charme de ces décors de rêve.
Malheureusement notre émoi ne sera que de courte durée.
Une forte odeur d'essence se dégage... Les
soudures du second réservoir d'essence
n'ont pas supportées la rudesse de la piste ! La fuite est
importante...
Dépités, nous rebroussons chemin à la quête d'un potentiel soudeur.
Dans chaque village traversés, impossible de trouver un soudeur et
lorsqu'enfin on en dégote un, celui
ci ne soude pas l'alu !!! Manifestement, ça n'est pas notre jour de chance...
Nous sommes contraints de retourner sur Uyuni, 400 kms en amont !
A San Cristobal, des ouvriers tenteront de remédier à notre problème en malaxant des fibres de laine de lama avec des morceaux de savon. La pate ainsi obtenue devrait colmater la fuite.
Septiques, on
les laisse faire. On est prêts à tout tenter !
On aimerait éviter que la Sucette n'explose avec en
prime ces deux occupants !
Le miracle ne se produit pas. On rallie la ville d'Uyuni
6 heures après notre fâcheuse découverte de
la fin de matinée...
A Uyuni, grosse grosse grosse désillusion. Le réservoir est démonté, 3 heures pour en venir à bout ! Ce dernier est ressoudé et remonté dans la foulée (une ap midi complète). Le lendemain, on refait le plein et sommes sur le départ quand stupeur, le réservoir fuit toujours !!! On est sous le choc, un grand moment de solitude !!! L'essence du réservoir est siphonnée, le réservoir redémonté, ressoudé, testé et ressoudé encore (il faut être pris pour être appris !) et remonté : une journée complète ! Notre premier passage à Uyuni ne nous avait pas fait fanstasmer. Cette deuxième halte nous fera presque maudire cette ville...
Le jour suivant, tout est enfin rentré dans l'ordre.
On reprend la route direction le sud Lipez. Quand
on aime, on ne compte pas !!!
Notre campement choisit pour cette soirée est fabuleux.
On n'est pas embêté par les voisins.
On ne se laisse pas abattre...
Afin de fêter notre seconde entrée dans le sud Lipez, apéro près d'un
bon feu (il fait -10°)
et côte de boeuf au barbecue. Que demande le peuple !
Une soirée magique, en
amoureux dans un endroit surréaliste.
On retrouve avec un immense bonheur notre lagune de Canapa.
et prenons le temps de photographier nos amis les flamands,
qui sont plus blancs que roses mais pas
moins majestueux.
Ce circuit sensationnel nous permet de profiter des splendides lacs de haute montagne, en plein désert
!!! Déroutant et fascinant.
Nos sens sont sollicités à outrance !!!
Mais le meilleur reste à venir.
Ce qui va suivre n'est pas un canular ni de l'humour noir ni de la blague à deux balles !
Alors que nous sommes en extase face à cette nature qui nous en met plein les yeux, Chouchou fait un
tour d'inspection de Sucette. Et là, au diable, au désepoir, Le radiateur fuit... Incroyable, le sort
s'acharne véritablement !!!
Plusieurs chauffeurs de 4x4 s'arrêtent à notre rescousse. Une sacrée solidarité se met en place. Plus
d'une cinquantaine de touristes sont freiner dans leur excursion.
Réparation de fortune avec de la poxilina (un mastic époxi).
Chacun de ces chauffeurs ne voyagent
jamais sans un tube.
Chouchou par la suite dévalisera un magasin de bricolage de tout son stock. lol.
On poursuit notre route tout en prenant garde de bien suivre nos sauveurs, au cas où. Les paysages grandioses se succèdent à un tel rythme que l'on a du mal à en croire nos yeux !
On traverse le désert de Siloli,
Le fameux arbol de piedra (arbre de pierre) pose fièrement au beau milieu
de cet immensité. L'érosion a façonné cette roche au fil du temps.
Les différentes lagunes s'offrent à nous sans aucun complexe. C'est une journée multicolore qui défile devant nos yeux ébahis. On est conquis par leur beauté avec un grand B.
Fin de cette journée trépidante sous tous les sens du terme !
Arrêt pour la nuit à Laguna colorada. A nouveau un panorama hors du commun... combiné avec la fuite
du radiateur qui persiste... On est un peu amer... On passera la soirée à calfeutrer la fuite, à
protéger le moteur avec des couvertures. Il fait - 20° et nous avons perdu la totalité du liquide de refroidissement...
Ca craint du boudin comme qui dirait captain Chouchou !
5 heures du matin le lendemain, on est prêts à décoller.
On s'est mis en accord la veille de suivre
d'autres 4x4
afin de nous rapprocher de la frontière chilienne. Il nous faudra nous arrêter toutes les 15 minutes afin de remplir le radiateur avant que le moteur ne chauffe. (8 litres à chaque remplissage)
On profitera néanmoins et non sans amertume des geysers incroyables de Sol de Manana.
A 5 000 mètres
d'altitude ça envoyait du lourd.
Des jets hyper puissants d'où se dégage une température dans les 200°.
Pause d'une demi-heure aux spectaculaires eaux thermales de Chalviri.
Contrairement aux touristes qui se prélassaient dans cette eau à 35°,
On se pressait à remplir nos
bidons et bouteilles d'eau pour le radiateur de Sucette.
Mon pauvre Chouchou, la vie est cruelle parfois...
Pas si cruelle que ça ! Contemple cette sublime lagune...
Des paysages tout droit sortis d'une palette de grands peintres,
c'est tout de même un cadeau du ciel,
pas vrai ?
Il est 10 heures du matin en ce mercredi 7 mai 2014,
la frontière bolivienne n'est plus qu'à quelques
kilomètres.
10h15, nos tampons de sortie de Bolivie sont en règle.
Avec un énorme soulagement, on se dirige vers le Chili.
Malgré nos interrogations et nos doutes, on a
réussit à sortir Sucette de ce désert envoutant. On n'en menait pas large. Une expérience hors du
commun, à braver cette nature sauvage mais oh combien fantastique. On peut crier haut et fort que nous
avons amplement mérité cette escapade dans le sud Lipez et nous sommes fiers de pouvoir en faire
profiter tous nos proches au travers de notre reportage.