Archipel du Cap Vert
de l'Ile de Sal à Mindelo
Le 12 septembre 2011, nous quittons définitivement les îles Canaries.
Cap sur l'archipel du Cap Vert.
Une page se tourne, nous sommes super contents d'aller à la rencontre de nouvelles cultures,
de
découvrir d'autres modes de vie et de cotoyer une population différente.
Terminé la langue espagnole.
Place au portugais. Pas simple car nos connaissances ne se résument qu'à quelques mots appris à
Madère.
Qu'à cela ne tienne, nous arriverons bien à nous débrouiller,
c'est cela aussi le charme du
voyage.
Quelque peu anxieux le Capitaine !
Il est vrai que cette navigation sera pour nous la plus longue
car il va nous falloir parcourir environ 800 miles soit 1480 km
et ça n'est pas une mince affaire !
Nous prévoyons une petite semaine car les fichiers météo
nous annoncent peu de vent au départ.
Les trois premiers jours se passeront sans encombre. La mer est belle,
les nuits sont calmes. On se
réamarrine doucement. Seul le manque de vent nous fait défaut.
Chouchou nous remontera cette belle
bonite ainsi qu'une dorade coryphène.
Sûrement très fatigué et beaucoup trop loin des côtes, cet oiseau restera posé sur nos panneaux solaires
durant 24 heures.
Nous faisions bien attention à ne pas lui faire peur lorsque nous prenions nos quarts
Le lendemain il s'en est allé, on l'espère en meilleure forme.
Le 16 septembre, cela fait 4 jours que nous avons quitté la terre, le soleil se couche et fait place
à une nuit que nous ne sommes pas prêts d'oublier.
La mer devient très agitée et croisée. La houle jusqu'à 5 mêtres engendre des bruits impressionnants
sur les coques et la nuit ces bruits sont multipliés par 10. C'est l'angoisse, la panique. La mer se
déchaîne.
Quel spectacle ! Nous nous decidons à rentrer dans le carré tout ce qui se trouve dans
le cockpit. Il nous semblait que les vagues pouvaient à tout instant déferler à l'intérieur. Porte et
hublots fermés nous subissons les caprices du temps. Une nuit épouvantable. Chouchou reprend un fichier
météo via le téléphone satellite. Rien de bien réconfortant, cela ne devrait pas s'arranger avant demain
matin.... Nous passerons toute la nuit, ensemble, à la barre à parler de tout et de rien. Je remercie
mon Chouchou d'avoir su me rassurer et d'avoir supporté mon angoisse et mes larmes.
Comme d'habitude Il s'est montré
digne d'un grand Capitaine.
C'est aussi pour cela que je l'aime.
Au lendemain de cette misérable nuit, l'état de la mer n'a guère évolué mais lorsque le jour se lève
le ressenti est totalement différent. C'est incroyable, on ne réagit pas du tout de la même façon
avec pourtant des conditions quasi identiques.
On reprend de l'assurance et l'on arrive à se dire que
cela n'était pas la fin du monde.
Le compteur affiche 180 Miles restant. Afin de nous rapprocher un
petit peu plus de notre but le capitaine se charge de hisser le pavillon Capverdien.
Le 18 septembre, Cocktail est ancré dans la baie de Palmeira sur l'île de Sal. 6 jours de navigation,
785 Miles parcourus, un immense bonheur et une grande fierté. Seul bémol, à l'entrée de la baie, le
capitaine a senti une vibration côté moteur babord. Il s'est empressé de plonger et mauvaise surprise
de constater que nous avions perdu une hélice. La poisse ....
Dans cette baie, de nombreux bateaux français y sont ancrés. Certains juste pour effectuer les formalités
d'entrée au Cap Vert,
d'autres y séjournent plus longtemps et parfois même y ont élu résidence.
Nous
avons fait la rencontre de personnes extraordinaires,
athypiques et d'une grande gentillesse.
Grâce à leurs précieux conseils, nous avons mis le bateau au sec sur la plage afin de poser une nouvelle hélice car à bord de Cocktail, le capitaine est plus que prévoyant. Il en avait emporté une au cas où.(BRAVO Capitaine Chouchou).
L'heure des présentations a sonné : voici Joël et Alice, Paul, Céline et Vlad, José et à nouveau Paulo et si vous êtes de passage sur l'île de Sal, n'hésitez pas une seule seconde à faire appel à ses services. José, également pourra vous proposer de vous apporter des bidons d'eau à bord afin de faire le plein.
Michel dit le père noêl, Jean paul qui fut débarqué d'un bateau et l'on ne comprends toujours pas pourquoi, tant il est sympa, Olivier qui à mis un mois à attraper un rat qui avait élu domicile sur son bateau en Gambie et l'adorable petit Rapha, un gamin abandonné mais que le village à pris en pitié et le grand très grand plongeur et pêcheur en apnée Loïc.
Nous avions l'habitude de nous retrouver au Bar " Chez Arminda " où " la cortade " (punch local : attention au foi c'est super fort.....) coulait à flot. Des soirées mémorables !!!
Le week end, après l'apéro, nous nous arrêtions manger de délicieuses brochettes de viandes (appelées pinchs)
ainsi qu'une succulente soupe de poisson
et là c'est Chichi qui se lèche les babines en y repensant !
Les eaux de l'archipel du Cap Vert sont très poissonneuses
et pour preuve cette magnifique carangue
pêchée par Paul.
Une des spécialité de crustacé qui a ravi les papilles du capitaine : les buzios.
Il en salive encore aujourd'hui.
De nombreuses personnes rencontrées lors de nos escales aux Canaries, nous avaient conseillées de faire le plein de nourriture avant de rallier le Cap Vert. Pour info, nous n'avons aucun soucis d'avitaillement. Manger " local " fait partie de notre devise et de notre idée du voyage. La cuisine locale est excellente !
Un des sites très sympa à découvrir fut les piscines naturelles. Par temps clément, il est possible
de s'y baigner. Ce jour là, la houle ne le permettait pas. Seul un courageux a osé. il nous a fait peur et nous pensons qu'il sait fait peur quand trois déferlantes
sont arrivées et qu'il fut projeté sur la roche.
Dis Joël, tu es sûr que tout va bien ?
Malheureusement, nous n'avons pas pu profiter des îles du Cap Vert comme nous avions prévu de le faire
car Chouchou a ressenti de violentes douleurs au coeur qui nous ont obligées à rentrer en France à deux
reprises.
A l'hôpital de Sal, aucun médecin n'a diagnostiqué son mal. Très souvent, nous nous sommes
rendu dans ce poste sanitaire à Palmeira afin qu'une infirmière lui prenne sa tension.
C'est la dure
loi de la vie. La santé avant tout.
C'est ainsi qu'il nous a fallut modifier quelque peu nos projets et nos futures escales.
Adieu Le Cap
Vert, nous ne ferons ni Le Sénégal ni La Gambie. La vie en a décidé autrement. Les cardiologues en
France après opération et lui avoir découvert deux artères bouchées, nous ont plutôt conseillés de nous rendre dans des contrées où les soins médicaux semblaient
plus " sûrs ". Interdiction pour le Capitaine d'entreprendre une longue traversée qui pourrait
mettre sa vie en danger si les secours n'arrivaient pas à temps.
C'est alors que nous retrouvons nos fidèles amis Chanchan et Yvon. Vous les reconnaissez ?
Ils ont répondus présents lorsque lors du repas pour la nouvelle année 2012, nous leurs avons soumis
l'idée d'une traversée de l'atlantique à bord de Cocktail. Yvon l'avait déja faite mais pour ma Chanchan
c'était une première. Ensemble, ils ont addhéré au projet à la plus grande joie de Chichi. Terriblement
déçue de ne pas réaliser ce rève aux côtés de son Chéri, elle fut néanmoins plus qu'heureuse de partager
cette aventure, accompagnée de ses amis les plus chers.
Le 14 janvier 2012, nous décollons de l'aéroport de Paris Orly destination l'île de Sal. Le lendemain,
à notre arrivée, nous découvrirons à notre grand désarroi un Cocktail bien misérable, d'une saleté
innomable.
Il nous a fallut retrousser nos manches afin de lui redonner fière allure.
C'est décidé, le 16 janvier il est 14h45, l'équipage quitte l'île de Sal pour Mindélo la capitale de
l'île de Sao Vicente l'île la plus à l'ouest de l'archipel du Cap Vert.
C'est le point de ralliement de tous les bateaux qui s'engagent
pour une traversée de l'océan atlantique
.
Nous y feront l'avitaillement en nourriture et
effectuerons les papiers de sortie définitive du Cap Vert.
Le lendemain après 135 Miles, la marina de Mindélo est en vue. Bien contents de poser l'ancre avant le grand départ.
Les quatre jours qui suivront seront rythmés par toujours et encore le nettoyage du bateau, la mise à
jour du linge à laver et la préparation de notre transat.
Peu de place pour le tourisme, nous ne sommes pas là pour cela. Notre capitaine nous manque et nous
n'avons qu'une hâte, celle de le retrouver de l'autre côté de cet océan.
Nous ferons nos achats en fruits et légumes après avoir tout pointé ce qu'il y avait déja au bateau. Tu en penses quoi ma chanchan ? Tout y est ?
Un petit tour au marché aux poissons.
Merci ma petite dame de m'avoir permise de vous prendre en photo
alors même que vous étiez entrain d'écailler le poisson à l'aide d'une boite de conserve vide. Quelle
ingéniosité.
Dernier cliché du Cap Vert.
Demain, samedi 21 janvier, nous appreillerons pour le grand saut avant
les Antilles.........
